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4/18/2003  
Hommage

Un toast à ce camarade de CM1 qui m’affirma, avec un rare aplomb, que le titre original de " Rien que pour vos yeux " était " Oil of Olaz "…

Antanagor Glouk at 10:00


4/17/2003  
Le Greli-Grelo de la semaine 2

Comme vous l’avez peut-être lu plus bas, j’ai décidé de vous révéler quelques secrets ultra-confidentiels de ma vie d’Espion International au service de notre République. Ainsi, cette rubrique hebdomadaire se propose de vous faire découvrir les objets indispensables que tout bon Agent Secret transporte dans sa mallette. Cette semaine, j’ai l’honneur de vous présenter mon fidèle flacon de Pétrole Hahn. Quand il n’est pas caché dans les placards des ennemis de la paix mondiale, un espion est avant tout un homme de contact. Voilà pourquoi il se doit d’avoir toujours une présentation impeccable. Avec ma lotion capillaire, je sais que mon brushing ne me fera jamais défaut et que sa brillance n’aura d’égale que sa souplesse et son maintien…


Antanagor Glouk at 11:33


4/16/2003  
Comme un solo de maracas…(Quatrième et dernière partie)

Les premières parties de poker se déroulèrent dans une ambiance cordiale, chacun se réjouissant de se trouver dans un tripot flottant. On se faisait des politesses, l’un donnant l’honneur aux dames pour battre les cartes, l’autre renonçant à ses gains parce que son adversaire avait été troublé par un passage de mouettes. Les mises démarrèrent mollo, tous s’accordant à ne pas pervertir ce qui devait rester un aimable jeu de société. A la tombée de la nuit, j’en étais à ma cinquième descente dans les soutes et le moins qu’on puisse dire est que le ton avait considérablement changé. Les billets de dix dollars avaient cédé la place à des empilements de reconnaissances de dettes et les montres en or s’amoncelaient au milieu des tables. Les conversations badines s’étaient évanouies depuis longtemps et un silence pesant régnait sur le yacht, seulement troublé par les tintements des glaçons dans les verres et le choc des bijoux jetés sur les tables. Dugong avait perdu au moins trois propriétés sur la Côte d’Azur et s’apprêtait à jouer le caveau familial quand une voix déchira les ténèbres marines. Le joueur de polo hurlait comme un dément et pointait un doigt parkinsonien vers le publiciste assis en face de lui. Il affirmait avoir vu une carte tomber de sa manche et promettait de lui réserver le même sort qu’à son cheval si le tricheur ne renonçait pas à l’ensemble de ses gains de la journée. Les deux hommes se sautèrent à la gorge et roulèrent sur le pont, ce qui n’interrompit pas pour autant les autres parties. Mais ce pugilat avait mis de l’électricité dans l’air et les engueulades commencèrent à éclater aux quatre coins du rafiot. La journaliste du Sun (qui avait depuis longtemps oublié son Jules, lequel ronflait toujours dans la cale) balança son verre à la figure d’une starlette spécialisée dans les savons, l’accusant de confondre les règles du poker avec celle du " Nain Jaune ". Deux courtiers en bourse se traitaient de " petits porteurs " en s’agitant leurs cartes sous le nez. Quant aux autres, ils se partageaient entre ceux qui essayaient de séparer les belligérants et ceux qui profitaient de la bagarre pour ramasser deux ou trois trésors de famille sur les tables. Bref, la joyeuse traversée était en train de partir sacrément en sucette. Seul vestige des festivités, l’alcool continuait à dessécher les gosiers, ce qui m’obligeait à maintenir un rythme de travail quasi-frénétique.
Ce ne fut que vers trois heures du matin, alors qu’un des courtiers s’était emparé d’une hache et menaçait de couler le bateau si son confrère ne lui présentait pas des excuses, que Dugong se leva de sa table de jeu. Jusqu’ici, le bonhomme s’était contenté de perdre trente ans de SMIC sans que la moindre émotion n’agite sa pilosité faciale. Cette soudaine activité troubla suffisamment l’assistance pour que le calme revienne, au bout de quelques minutes. Quand la dernière insulte finit de résonner dans le vide sidéral, Dugong se racla la gorge et dit d’une voix d’outre-tombe : " Messieurs Dames, veuillez sortir de mon bateau ! ". Il fallut de longues négociations pour que l’irascible magnat accepte de ramener le yacht au port d’Acapulco avant d’en vider les indésirables passagers. Et c’est ainsi que, trois heures plus tard, au terme d’un trajet de retour digne d’un cortège funèbre, une foule titubante et grincheuse se déversa sur la terre ferme et se sépara sans un mot. Le chauffeur de Dugong attendait toujours dans sa chemise hawaïenne, comme s’il n’avait pas bougé depuis deux jours. Je n’eus même pas le temps de m’enquérir de mon salaire que le milliardaire avait déjà disparu au fond de sa limousine, qui s’engouffra dans le tumulte mexicain tel un dragon au fond de sa grotte.
A mon retour dans les locaux de la DGSE, je n’avais certes pas beaucoup de preuves accablantes contre Douglas Bannister Cosworth Dugong. Mais j’étais passé maître dans l’art de confectionner le Daiquiri, ce qui me valut une certaine reconnaissance de mes supérieurs et une réévaluation de mes tickets-restaurants…

FIN

Antanagor Glouk at 23:07


4/15/2003  
Comme un solo de maracas…(Troisième partie)

Le lendemain matin, ce fut avec des avant-bras durs comme des quilles de bowling que je repris mon poste pour faire passer des litres de café et entamer dangereusement les réserves d’Alka-Seltzer. L’agitation de la veille avait laissé place à une torpeur migraineuse, à peine troublée par les récriminations d’une journaliste du Sun qui affirmait qu’elle ne retrouvait pas son mari et qu’il était passé par-dessus bord.
Dugong errait comme un spectre sur le pont, sans but précis, un verre de whisky à la main (quand je lui avais proposé une tasse de café, il m’avait rabroué en me traitant de " sale pédale communiste "). Et s’il allait toujours d’un groupe à l’autre, comme tout hôte digne de ce nom se doit de le faire, c’était plus par réflexe qu’autre chose. D’ailleurs, il ne disait pas un mot, se contentant de se planter au milieu des petits comités et de regarder tout le monde avec des yeux écarquillés. Gênés, ses invités se forçaient à décoller leurs lèvres pâteuses pour lancer un sujet de conversation, mais Dugong repartait systématiquement au milieu d’une phrase pour aller terroriser un autre groupe avec ses grands yeux. Visiblement, la fête ne l’amusait plus du tout et il semblait prendre énormément sur lui pour ne pas balancer tout l’équipage aux requins. La nuit avec miss Carrapicho avait probablement tourné court, si l’on en jugeait par le teint cireux de la danseuse, cramponnée à son transat comme une bernique paranoïaque. Sur le coup de midi, l’ambiance n’avait toujours pas décollé et avait même franchement viré au deuil national, mais je me disais qu’une fois la dernière tournée de café servie, je pourrais laisser cuver tout ce petit monde et profiter de leurs gueules de bois pour aller fouiller dans la cabine de Dugong.
C’est à ce moment-là que l’ex-joueur de polo proposa un tournoi de poker. A ces mots, tous les visages perdirent leurs teintes verdâtres pour retrouver unanimement leur bronzage U.V. Même Dugong sembla abandonné d’un seul coup par toutes ses pulsions homicides, sa moustache reprenant soudainement une certaine tonicité. J’ajournai donc mes projets d’espionnage pour dresser plusieurs tables pliantes sur le pont et sortir des soutes une vingtaine de litres de gnôles diverses.
(A suivre…)

Antanagor Glouk at 21:01